13 oct. 2014

Faire et non subir, tel est le fond de l'agréable*

Par Youssef Derraz

Aujourd'hui, les termes de dissensions au sein de l'opinion publique semblent être le fer de lance des représentants politiques. L'ambition personnelle dépasse de loin l’intérêt public. Cela est tellement vrai qu'illustrer mon propos par quelque exemple que ce soit reviendrait à porter atteinte à votre sens de l'observation. Il n'est pas une journée sans que l'on entende qu'untel est revenu à la politique ou que tel autre se dit être ''l'homme providentiel" (sans vouloir explicitement en porter le titre). Nous, l'opinion publique, sommes relayés au rang du ''nombre''. Ainsi, nous parlerons de X% d'opinion favorable à tel politique, ou de Y% de taux de chômage. Mais les représentants politiques se soucient-ils vraiment de savoir qui se cache derrière ces chiffres?

Cette tendance à la ''numérisation'' n'est pas seulement présente chez les politiciens. En effet, les médias leur ont longtemps (et encore maintenant) emboîté le pas. Le temps semble être l’excuse la plus valable. Une information chassant l'autre, on nous dira que nous ne pouvons pas prendre le temps de nous arrêter sur chaque cas, sur chaque perte d'emploi par exemple. Nous en sommes arrivés à un tel point que, lorsque l'on entend qu'une centaine de personnes ont perdu leurs emplois, la compassion et la tristesse ne sont qu’éphémères. C’est ainsi que l'émotion temporaire prend le pas sur la réflexion à long terme.  

Tout comme nous sommes entrés dans une ère de consommation de masse, il semble que nous ayons à faire à ce que nous pouvons appeler ''la démocratisation de masse''. Celle-ci se ferait au détriment de l'individu. Où est donc passée cette valeur cardinale des "philosophes des Lumières" que d'aucuns se targuent de représenter ne la mettant en application que lorsqu'elle défend une ambition personnelle? Je ne vous apprendrai rien en écrivant que tous ceux qui, aujourd'hui, se disent ''dignes héritiers des Lumières" n'en font que le tiers du quart. Ne vous y méprenez pas, je ne fais aucunement l'éloge des Lumières (si vous voulez tout savoir, je n'en partage pas la philosophie), je ne fais que relever cette tendance accrue qu'ont beaucoup de personnalités à prendre position par défaut. C'est le cas quasi partout en Occident, et sur presque tous les thèmes. 

Il est dès lors légitime de se demander où sont donc les socialistes qui défendent l'égalité des traitements salariaux? Les libéraux n'ont-ils pas de limites à droite? Sont ils aveuglé par leurs personnes au point d'en oublier qu'à force de tanguer d'un coté, nous arrivons dans les extrêmes? Réaliser une liste exhaustive des exemples de ce type est impossible... malheureusement!

Tout cela ne changera pas. A moins que... à moins que nous éveillions notre regard critique. Les déclarations d'un politicien en campagne ne valent absolument rien si au delà, nous ne recherchions pas les possibilités qui lui sont offertes. Quels moyens a-t-il à sa disposition pour respecter sa parole de campagne? Ses (belles) paroles sont elles réalisable sur le terrain? Nous, opinion publique, devons prendre nos responsabilités. Certains partis sont resté accroché des années durant au pouvoir à tout les niveaux dans notre pays. Où est donc l'alternance, critère capital de la démocratie? Ce n'est là qu'un exemple parmi tant d'autres, mais qui d'entre nous se pose vraiment la question?
C'est à toutes ces questions que nous devons tenter de répondre. Non, la curiosité n'est pas un vilain défaut.


* "Faire et non subir, tel est le fond de l'agréable" citation d'Alain Marquet Trio

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